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Le cycle de la résonance

La condition de la réussite : la résonance

(…)

Si être résonant c’est être intimement en cohérence, en phase avec soi-même, ses valeurs, ses objectifs, et le monde qui nous entoure alors il semble évident qu’il ne saurait s’agir d’une compétence d’un état permanent.

Nous dirons d’une personne qui perd sa résonance qu’elle est dissonante (en dissonance).
Les pressions que nous subissons dans notre vie peuvent finir par dérégler notre alignement et perturber notre lucidité. Cette pression est l’addition des contraintes auxquelles nous devons faire face au quotidien. Il y a, bien sûr les contraintes externes de nos vies professionnelles et personnelles, mais il y a aussi les contraintes internes. La pression que nous nous imposons à nous-mêmes est parfois la plus pénible à supporter. Nous avons quelquefois des niveaux d’exigence pour nous-mêmes trop élevés ou mal évalués. Le risque ici, lorsque nous décidons (plus ou moins consciemment) d’ajouter une pression supplémentaire, est de compromettre notre état de résonance. Nous allons commencer à sonner faux, non pas que nous ne soyons plus, tout à coup, honnête, mais nous ne sentons plus notre environnement avec clarté et lucidité. Les signaux que notre intuition nous envoie et ceux que nous envoie également notre corps ne sont plus perçus aussi distinctement. De la même manière, les messages que nous adressent les personnes qui nous entourent sont moins audibles. Nous n’entendons pas les avertissements de nos proches qui voient ce qui se passe. Nous sommes en train de rentrer en dissonance.
Exemples de dissonance :
• Sous –entendus (tous les sous-entendus sont dissonants)
• Les émotions exprimées ne sont pas cohérentes avec les comportements ou décisions
• La personne ne fait pas ce qu’elle dit
• Comportements en contradiction avec les valeurs
• Posture persécutrice ou victime

Lors du cycle de la résonance, au contraire, une personne véhiculera des émotions et une communication alignées, claires et positives même dans l’adversité.

1. Elle sait ce qu’elle fait, où elle veut aller et pourquoi elle prend une décision.
2. Elle n’agit pas en réaction, par impulsion en cas de difficulté. Elle agit en intuition !
3. Elle est à la fois résistante (elle peut combattre l’adversité et les coups durs de la vie en restant résonante…)
4. …Et résiliente. Lorsque les défenses naturelles et les processus de résistances n’ont pas suffi, elle sait se reconstruire.

De fait, une personne résonante attire et inspire les autres.

Idée à retenir : Être résonant est un processus et non une compétence. On ne devient pas résonant. On entretient cette capacité. La dissonance est combattue et vaincue au travers d’un cycle dont les étapes sont : Résonance -> Dissonance -> Résistance -> Résilience et retour à la résonance.

La résonance
C’est une propriété, donc pour nous, être humains, une métaphore.
Voici la définition qu’en donne le Larousse :
Résonance : nf. 1. Propriété d’accroître la durée ou l’intensité d’un son. 2. fig. Effet, écho produit dans l’esprit ou dans le cœur par un phénomène extrinsèque. 3. phys. Prolongement ou amplification d’un son par vibration synchrone.
Dans le domaine du développement personnel nous disons qu’une personne est en résonance lorsque, par ses actes, elle démontre une cohérence intime avec ses émotions (ce qu’elle ressent ici et maintenant) et avec ses valeurs (la fidélité à ses principes). Cette personne est alors, non seulement, « alignée » intérieurement, mais également en phase avec son environnement. Son état de résonnance lui permet d’émettre une communication verbale et non verbale crédible, dont le son se propage de lui-même.
Les leaders et les dirigeants qui sont en état de résonance ont une communication claire, positive et transparente, y compris dans l’adversité. Ils voient leurs messages relayés par leur entourage sans déformation. Ils ont une communication qui fait écho dans l’esprit ou le cœur de celles et ceux qu’ils dirigent. La résonance est un des secrets les plus précieux du leadership. Cela explique en grande partie les raisons pour lesquels un leader donne envie aux autres de le suivre.

L’idée à retenir : Nous sommes résonants lorsque nous sommes alignés intérieurement (ce que je crois, ce que je ressens, ce que je fais). Lorsque cet état est déséquilibré, nous sommes alors dissonant et l’impact de la dissonance est aussi bien interne (accélérateur de stress) qu’externe (parasites dans la communication).

La résistance :
L’image de la résistance qui a marqué notre enfance est celle de la fable du chêne et du roseau qui tient debout grâce à sa souplesse et à son élasticité. Il offre à la force du vent un savant mélange de tension et de relâchement.
Contrairement aux idées reçues, notre capacité à gérer l’alternance de tension et de relâchement est notre plus précieux atout de résistance. Nous avons nos limites alors sachons nous économiser en apprenant à maîtriser l’art du relâchement.
J’ai entendu récemment un maître expliquer combien l’art de la calligraphie était également le résultat de cette alternance. La tension mise dans le pinceau par le calligraphe est aussi importante que les moments de relâchement. Du coup, disait-il les vides sont aussi précieux que les pleins et c’est ce qui donne un relief unique à chaque œuvre. Puis il ajouta, pour illustrer habilement son propos, que les musiciens connaissaient bien l’importance des silences autant que l’importance des notes !
Dans nos vies professionnelles et personnelles, nous ne pouvons pas résister à la pression par une tension permanente. Il n’est pas rare d’entendre dire que si l’on tire trop sur la corde, un jour elle casse. Si nous ne savons pas équilibrer tension et relâchement, notre corps et notre esprit nous ferons vite savoir qu’ils en ont assez ! Une dépression, comme son nom l’indique, est parfois un mal nécessaire pour faire baisser la pression. Bien sûr, ce n’est pas souhaitable car la dépression provoque un relâchement brutal, proportionnel à l’excès de pression que nous avions supportée. Il s’agit donc d’un rééquilibrage violent car l’écart entre les extrêmes est, dans ce cas-là, très important. Ce yoyo émotionnel trouve sa parade dans la maîtrise de l’alternance des moments où nous générons une tension utile pour nous mettre en mouvement, et les moments où nous devons lâcher pour créer un vide dans lequel la pression qui nous entoure s’évanouira. Offrir une faible résistance à certains événements ne signifie en rien se dérober. Cela veut dire accorder à chaque chose l’importance qu’elle mérite avec discernement Ne pas s’accrocher à nos positions par entêtement et pouvoir faire le tri entre l’essentiel et le futile.

L’idée à retenir : Notre force de résistance à la pression est la résultante d’une sage alternance entre mise sous tension utile et relâchement.

La résilience
C’est, elle aussi, une propriété des métaux, par laquelle ils reprennent leur forme et structures initiales après avoir été déformés. Cette métaphore vient rejoindre celle de la résonance.
Les coups durs de la vie et le fait que nous soyons toujours là pour en parler nous démontrent le sens du mot résilience dans ce livre. Un auteur comme le psychiatre et psychanalyste Boris Cyrulnik nous offre un message d’espoir inestimable en explorant les ressources que nous avons pour nous réparer après un choc. Lorsque nous passons de la résonance à la dissonance et que nous entrons en résistance sans relâche, il arrive que la corde casse. Nous devons alors nous remettre en forme. La résilience est un processus de réparation des dégâts, et notamment des dégâts causés à l’image de soi. Les personnes qui ont subi une agression passe par une phase de culpabilité qui a tendance à altérer, injustement, l’image qu’ils ont d’eux-mêmes. Pourquoi n’ai-je rien fait ? Pourquoi ne me suis-je pas défendu ? Pourquoi n’ai-je pas vu plus tôt les signes avant coureurs ? Je suis donc tellement vulnérable alors ?

Quel est le lien entre la résonance et la résilience ?
Le retour à la résonance est la raison d’être du processus de résilience.
Une personne ne se développe pas dans la dissonance ; au contraire elle entretient ses croyances et mythes négatifs sur elle même, les autres et la vie.
Cependant être dans la résonance n’induit pas la résilience, ce sont bien deux processus distincts.

Les étapes du processus de Résilience selon Cyrulnik

1. Reconnaissance de la souffrance (Conscience de soi)
2. Dire la souffrance (Transparence)
3. Demander du soutien (Confiance en soi)
4. Veut avancer et croit en sa force (Optimisme)
5. Donne du sens à l’expérience vécue (Désir de réalisation)
6. … Sort avec une valeur ajoutée et une direction

Idée à retenir : La résilience est un processus au cours duquel un individu qui souffre le sait, le dit, demande de l’aide, veut avancer et croit en ses forces, donne un sens à l’expérience vécue et en ressort avec une valeur ajoutée ainsi qu’avec une direction claire.

En pratique
À la lecture de ces lignes
• Vous souvenez-vous d’avoir traversé les étapes du processus de résilience dans votre vie ?
• Êtes-vous en mesure d’en faire la description ?
• Qu’avez-vous appris de cette expérience ?